En Chine : Un petit-ami virtuel à 130 euros par mois
Pour l'équivalent de 130 euros par mois, les filles en Chine, très focalisées sur leur carrière, peuvent combler leurs besoins affectifs en s'achetant les services d'un copain virtuel via la messagerie populaire WeChat ou sur Taobao.
Un petit ami en chair et en os à 1.000 yuans, pour souhaiter bonne journée à sa cliente, demander de ses nouvelles, converser avec elle, lui envoyer des messages d'encouragement et être une oreille attentive pour qu'elle se sente moins seule en période de dépression, mais sans aucun rendez-vous coquin au programme.
Les prix varient en fonction du service. Trente minutes de discussion par texto ne se louent pas au même prix qu'une conversation vidéo ou un mois d'appels téléphoniques.
C'est une solution que les jeunes célibataires des temps modernes ont trouvé pour avoir de la compagnie, pour rechercher un conseil ou un confident ou même pour vivre une histoire d'amour virtuelle et platonique pour avoir l'impression qu'on est aimé sachant qu'aucun contact réel ne sera établi.
"L'affection est désormais monétisée", résume Chris K.K. Tan, professeur à l'université de Nankin.
Les filles qui peuvent mettre de l'argent de côté peuvent donc combler le vide qu'elle vivent au quotidien et les garçons, sont quant à eux, sont guidés par une motivation essentiellement financière en essayant de satisfaire le sexe opposé.
Vivre son amour en toute liberté était loin d'être la norme jusqu'à récemment dans la société chinoise où la pudeur reste de rigueur. Comme ailleurs dans le monde, le mariage a longtemps été une obligation sociale plutôt que le couronnement d'une idylle, rappelle Sandy To, sociologue à l'Université de Hong Kong.
Mais la politique de l'enfant unique - entrée en vigueur en 1979 - a créé "une génération de femmes sûres d'elles et pleines de ressources", souligne M. Tan.
Education, ambition, réussite: Les parents "ont élevé ces filles comme des garçons", explique Roseann Lake, autrice d'un ouvrage sur les femmes célibataires.